L’Examen de Conformité Fiscale (ECF) : une collaboration renforcée entre entreprises et administration fiscale

Dans le paysage fiscal français, l’Examen de Conformité Fiscale (ECF) marque une étape significative vers une collaboration renforcée entre les entreprises et l’administration fiscale. Introduit en 2021, cet outil vise à instaurer une relation de confiance tout en garantissant la conformité fiscale des entreprises.

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Qu'est ce que l'ECF et Pourquoi est-il pertinent pour les entreprises ?

L’Examen de Conformité Fiscale (ECF) est une prestation de services qui permet aux entreprises, qu’il s’agisse de personnes physiques ou morales, de certifier certains points fiscaux en se basant sur une procédure standardisée.

Dans cette démarche, un prestataire, qui peut être un organisme de gestion agréé, comme le Cecogeb ou un expert-comptable, s’engage à examiner rigoureusement l’ensemble des règles fiscales définies dans un chemin d’audit, puis à émettre un avis sur leur conformité pour un exercice fiscal donné. Cette démarche est encadrée par un cahier des charges, établi par le décret du 13 janvier 2021, qui précise chaque étape de l’ECF.

Mais alors, pourquoi est-ce pertinent pour une entreprise d’avoir recours à l’ECF ?

Tout d’abord, l’ECF est préventif, il a pour but de déceler et de rectifier d’éventuelles erreurs fiscales bien avant qu’un contrôle fiscal ne soit effectué. Ceci offre aux entreprises une tranquillité d’esprit en garantissant que, si un point audité est validé lors de l’ECF, aucune pénalité ni intérêt de retard ne sera exigible lors d’un futur contrôle fiscal.

Par ailleurs, avoir un ECF positif renforce la crédibilité de l’entreprise vis-à-vis de ses partenaires, banques et fournisseurs, ainsi qu’auprès de l’administration fiscale elle-même.

Modalités et éléments centraux de l'ECF

L’Examen de Conformité Fiscale (ECF) est structuré selon des modalités contractuelles rigoureusement définies entre l’entreprise et le prestataire. Ce contrat réglementé prévoit plusieurs éléments essentiels, dont :

  • La période couverte par l’examen ;
  • Les droits et obligations des parties impliquées ;
  • La liste des points qui constituent le chemin d’audit ;
  • La rémunération du prestataire : dans le cas du Cecogeb, la prestation est comprise dans la cotisation annuelle

Cette approche garantit que le processus se déroule de manière transparente et conforme aux exigences légales.

Quant au contenu de l’ECF, il est délimité par le chemin d’audit fixé dans l’annexe 1 de l’arrêté du 13 janvier 2021.

Il est composé de 10 points clés considérés comme les plus souvent examinés :

  1. La conformité du fichier des écritures comptables (FEC) au format requis ;
  2. La qualité comptable du FEC au regard des principes comptables ;
  3. La détention d’un certificat ou d’une attestation individuelle pour les logiciels de caisse, si requis ;
  4. Le respect des règles concernant la conservation des documents ;
  5. La vérification du respect des règles liées au régime d’imposition ;
  6. Les règles d’amortissement et leur traitement fiscal ;
  7. Les règles concernant les provisions et leur traitement fiscal ;
  8. Les règles relatives aux charges à payer et leur traitement fiscal ;
  9. La qualification et la déductibilité des charges exceptionnelles ;
  10. La conformité des règles d’exigibilité en matière de TVA.

Ces points garantissent que les zones sensibles et souvent contrôlées de la fiscalité d’une entreprise sont examinées de manière approfondie lors de l’ECF.

Lorsqu’une entreprise réalise un ECF, elle doit l’indiquer dans sa déclaration fiscale grâce à une case spécialement prévue à cet effet. Dès que cette déclaration avec mention de l’ECF est soumise, le prestataire est alors en mesure d’initier ou de finaliser son analyse.

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Le compte-rendu de mission post-ECF : un élément clé du processus

Au terme de l’Examen de Conformité Fiscale (ECF), un document essentiel est produit : le compte rendu de mission (CRM). Il s’agit d’un rapport détaillé élaboré par le Cecogeb (ou un autre prestataire), sur la concordance, la cohérence et la conformité des informations transmises par l’entreprise par rapport aux règles fiscales établies pour chaque point du chemin d’audit.

Ce compte rendu n’est pas une simple formalité. Il constitue une trace écrite des conclusions de l’ECF et offre une vue d’ensemble sur la situation fiscale de l’entreprise. Il est ensuite transmis à l’administration fiscale, et ce, au plus tard le 31 octobre de l’année en cours ou dans les six mois suivant le dépôt de la déclaration mentionnant l’ECF.

Cependant, il est à noter qu’en l’absence de conclusions sur certains points précis du chemin d’audit, le Cecogeb (ou un autre prestataire) doit les signaler comme « non validés » dans le CRM. Dans le cas où le prestataire ne pourrait aboutir à aucune conclusion, une lettre d’absence de conclusion d’ECF est remise à l’entreprise.

Dans ce contexte, l’ECF est alors considéré par l’administration comme n’ayant jamais été initié, renforçant ainsi l’importance cruciale du compte rendu de mission dans le processus de l’ECF.

En conclusion,

l’Examen de Conformité Fiscale (ECF) se révèle être bien plus qu’une simple démarche administrative : c’est une initiative qui renforce la relation de confiance entre les entreprises et l’administration fiscale.

En offrant un regard préventif sur la conformité fiscale, il permet aux entreprises de s’assurer de leur justesse dans le respect des obligations fiscales, tout en évitant d’éventuelles sanctions. Le compte rendu de mission post-ECF consolide cette assurance en fournissant une trace concrète de l’examen.

Ainsi, en adoptant l’ECF, les entreprises françaises bénéficient d’une démarche transparente, rigoureuse et avantageuse qui façonne une collaboration fructueuse avec l’administration fiscale.